Qui a peur de la vape ?

Le traitement par l’Organisation mondiale de la santé des substituts au tabac que sont le vapotage et les e-cigarettes démontre l’ineptie de cette bureaucratie tyrannique.

Pour la deuxième fois en deux ans, nous avons été présents dans la tribune publique d’une conférence des Nations unies à Genève lorsqu’un haut fonctionnaire de l’ONU nous a dit que tous les membres des médias et du public devaient être exclus des débats. Cette occasion particulière était l’une des sessions semestrielles de l’ONU pour mettre à jour la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l’Organisation mondiale de la santé.

Cette convention est le premier traité de santé mondiale adopté par l’OMS. Elle a été ratifiée par 181 pays et constitue la base d’un certain nombre de lois nationales à travers le monde, telles que les taxes sur le tabac, les restrictions publicitaires et d’autres mesures telle que le paquet neutre.

Chaque réunion semestrielle est un forum de discussion financé par les contribuables, dominé par divers ministères de la santé et organisations anti-tabac comme la “Campagne pour des enfants sans tabac” et l’”Alliance pour une convention-cadre”.

Ces organisations se voient non seulement accorder le statut d’ »observateur », mais aussi le droit d’intervenir dans les grands débats en plénière et d’utiliser leur plate-forme pour pointer du doigt les délégués de tout pays qui n’adoptent pas une attitude prohibitionniste face au tabac.

Bien que la conférence prétende porter sur la science et la santé publique, il n’en est rien.

Par exemple, les nouvelles technologies de vapotage et e-cigarette sont les aides à l’arrêt du tabac les plus populaires en Angleterre, utilisées par 1,2 million de Britanniques selon les derniers chiffres du gouvernement. Un rapport de Public Health England indique que le vaping peut réduire les risques pour la santé de 95% et augmenter les chances d’arrêter de fumer jusqu’à 50%.

Mais les arguments en faveur du vapotage sont rejetés par l’OMS comme étant « non fondés » et « non concluants ». Un représentant d’une ONG a déclaré que les parties présentes à la réunion devraient « s’abstenir de s’engager dans des discussions longues et peu concluantes » sur les produits alternatifs à base de nicotine comme le vapotage.

Les activistes de la vape avaient essayé d’assister à la conférence pour partager leurs histoires sur la façon dont ils ont arrêté de fumer. Des bénévoles du Réseau international des associations de consommateurs de nicotine ont fièrement soufflé des nuages de vapeur d’eau devant les portes de la conférence. Contrairement aux ONG plus prohibitionnistes, on leur a refusé le statut d’observateur.

Le préjugé anti-vape visible a conduit à des affirmations absurdes. Anne Bucher, directrice générale de la Direction de la santé et de la sécurité alimentaire de l’UE, a insisté sur le fait que, bien qu’ils ne contiennent pas de tabac, les dispositifs de vape et d’e-cigarettes devraient être considérés comme des « produits du tabac », soumis aux mêmes lois, restrictions et interdictions.

Le traité lui-même cherchait à appliquer les mêmes restrictions à la vape et aux e-cigarettes qu’aux cigarettes et aux cigares. Cela pourrait en fait entraver la capacité des gens à arrêter de fumer.

Autre groupe méprisé : les journalistes. Les délégués de pays tels que la Chine, le Zimbabwe, les Maldives et l’Ouganda ont déclaré que la conférence devrait se dérouler sans les médias ou le public. « Nous avons affaire à la mafia », a dit le délégué de l’Afghanistan, faisant référence au public assis dans une tribune.

Un représentant du Tchad a déploré que davantage de personnes ne soient pas au courant de la réunion et de son impact. Dans le même temps, il a plaidé en faveur de l’exclusion du public et des médias après la plénière d’ouverture.

C’était une conférence orwellienne. Les propositions qui ont émergé au nom de la protection de la santé publique pourraient sérieusement retarder les améliorations qui ont vu le jour grâce à des alternatives au tabac comme la vape, les e-cigarettes et le snus.

Une chose est toutefois devenue claire : l’ « industrie » tant détestée et les innovations font plus pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé que la bureaucratie supranationale de la santé de l’ONU.

Yaël Ossowski est directeur-adjoint de l’agence pour le Consumer Choice Center.

Bill Wirtz est analyste de politiques publiques pour le Consumer Choice Center.

Publié sur La Chronique Agora

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