Cela ne représente pas une dénonciation du mouvement de souveraineté au Québec; plutôt ça décrit l’incessant monopole dont jouissent des idéologues qui ont marié l’idée d’un Québec souverain avec un paradis strictement social-démocrate et uni-culturel.
J’aimerais définir comment les buts du BQ sont irréalistes et irresponsables, à la fois économiquement et culturellement, et comment nous pouvons réinventer l’idée d’un État libre et florissant sans le paradigme d’un vieux, mono-culturel, stagnant Québec.
L’ÉLECTION
Suite aux résultats du 2 mai, il est évident que les Québécois en avaient assez de statu quo, dans la mesure où la politique fédérale est concernée. Le Québec a élu 58 candidats du NPD, 7 du parti Liberal, 6 du parti Conservateur et seulement 4 du Bloc Québécois. Dans un seul jour, les Québécois ont complètement oblitéré la domination revendiquée par le BQ depuis les quinze dernières années, dans la prestation la majoritaire pour le NPD. Maintenant, il n’y aura plus de voix spécifiquement “québécoise” dans la chambre des communes à Ottawa, grâce aux votes des jeunes Québécois qui cherchent un nouveau avenir. Mais il ne faut pas placer la victoire du NPD comme la victoire des idéaux épousé par le parti en général. Plutôt, cela représente une répudiation complète du gouvernement Harper, qui n’est toujours pas populaire chez la majorité du peuple québécois (16.52%, selon les sondages). Comme ça fait vingt ans que le BQ a été formé, les résultats nous dirigent ver la conclusion que le parti n’a plus la confiance du peuple pour renverser les Conservateurs. La confiance est plus attribuée à Jack Layton et ses candidats, pas ceux du BQ et le grand Gilles Duceppe. Donc pourquoi il a démissionné quelques instants après l’annonce des résultats.
Il faut avouer, sans distinction, que l’élection n’a jamais été basée sur des concepts de base, des programmes ou des idées, mais seulement l’attraction et la sympathie des chefs (voici l’exemple de Elizabeth May, chef du parti Vert, qui a gagné en Colombie-Britannique). La dépendance aux débats télévisés, la reconnaissance du nom et surtout la présence de nouveaux médias démontrent que les idéaux et philosophies de gouvernance étaient laissés à la porte. Ce regard prouve que l’élection n’était qu’un conteste pour choisir le meilleur pour défaire les Conservateurs, un rôle désormais exprimés par Jack Layton et le NPD.
LES IDÉAUX
Pour mieux comprendre les failles majeures du Bloc Québécois, il est important de jeter un coup d’oeil à l’histoire de cette expérimentation politique. Formé après l’échec de l’accord du lac Meech, le parti était composé de plusieurs alignements politiques, unifiés par le désir de voir le Québec comme état souverain. Lucien Bouchard, Ministre de l’Environnement pour le gouvernement de Brian Mulroney, s’est réuni avec des libéraux et des conservateurs pour promouvoir un parti politique qui verrait la création du nouveau pays séparé du Canada. L’objectif politique était basée rigoureusement sur la souveraineté québécoise, en laissant toutes les autres ambitions philosophiques de côté.
La première victoire, ironiquement, est venu avec l’élection de Gilles Duceppe, un organisateur syndical qui fut le premier candidat sous l’aile du Bloc. Parce que Duceppe, comme Bouchard, venait d’une mentalité syndicale, ce ne fut pas si long avant que le Bloc prit une direction sociale-démocrate.
La vision utopique proposée n’était pas seulement l’avancement d’un Québec libre, mais d’un Québec libre sous les auspices d’un paradis social-démocrate, envisagé par des syndicalistes. Les traditions d’un état minimaliste et des responsabilités individuelle n’avaient pas de places auprès les fondateurs du nouveau parti dédié à la souveraineté. Lesidées fondamentales reliées à la protection de l’individu et à la liberté économique ne se trouvaient pas sur les pancartes des hommes dévoués à la grève pour obtenir ce qu’ils veulent en milieu de travail. Un état avec une capacité maximale à taxer fut l’objectif de ce magnifique plan de souveraineté. Un état qui choisit les gagnants et les perdants avec l’argent du peuple, fut l’objectif. Un état qui déclare, souverainement, qu’il sait quoi faire avec votre vie, votre liberté et votre liberté mieux que vous, fut l’objectif.
Ce que les fondateurs du BC méprisaient n’était pas l’idée d’une nation Canadienne, mais plutôt l’idée c’était que la déclaration d’impôt porta l’emblème de la feuille d’érable au lieu de la fleur de lys. Ce sont les mêmes idées qui soutiennent le Québec comme la province la plus taxée, réglementée et contrôlée en Amérique du Nord; la province où le pouvoir est délégué des politiciens au peuple au lieu du peuple aux politiciens; la province où le rêve d’un pays libre et souverain s’est transformé en un cauchemar d’une nation asservie et enchaînée, soumise à la volonté des autres.
Avec la double taxation, la dépendance aux paiements de transfert et les plus grandes subventions d’entreprise en Amérique, le temps de s’éloigner des faux idéaux est arrivé. Un appui continu aux partis souverainistes qui prêchent l’infaillibilité des programmes gouvernementaux, qui sont de plus en plus restrictifs, revient à souhaiter une fin fatale à cette merveilleuse nation.
Cette question de nation est une que nous réévaluons assez souvent chez le peuple québécois. Être un québécois en 2011 n’est pas comme c’était dans le temps de nos ancêtres. Nous occupons un territoire qui englobe plusieurs religions, races, et surtout langues. Même si le français est la lingua franca de 82% de la population dans la province, il faut appeler l’attention aux minorités linguistiques, dont la protection était une des idées la plus fondamentale dans la British North America Act de 1867.
L’autre 18% de la population dont la langue maternelle n’est pas le français, est essentiel pour tout mouvement qui souhaite diffuser leurs idées. La grande faille du BQ—et du PQ—fut l’exclusion de ce groupe. Si les minorités étaient comprises dans le grand avenir de souverainistes, il n’y aurait aucune raison de craindre la xénophobie ou le racisme. La vision d’un Québec libre devrait s’approprier aux idéaux qui unissent la population, pas qui les séparent. L’obligation d’une société libre est de protéger les minorités, qu’elles soient linguistiques, ethniques ou politiques. Le BQ n’a jamais offert une main ouverte aux groupes concernés, et cela représente leur ancienne vue mono-culturelle. Les Cowboys Fringants aussi ont suggéré le même changement d’attitude, dans leur chanson Lettre à Levesque:
Et que pour bâtir un pays
Faudrait pas oublier d’inclure
Les citoyens des autres ethnies
Et leur culture
L’AVENIR
Pour les jeunes québécois qui ont perdu leur rêve d’un Québec indépendant, il serait approprié de dire que le mouvement ne possèdait pas les attributs nécessaires afin d’arriver à un avenir plus prospère et pleine d’espoir, avec un état libre et florissant. Le mouvement, longtemps détourné par les néo-marxistes et les apologistes d’État, envisageait un avenir qui n’était pas préoccupé par la protection de la liberté, mais plutôt par la sécurisation du plus grand nombre au détriment du reste.
Après le détournement du mouvement souverainiste, l’idée de ce qui composait un québécois était fermé à certains sophismes économiques incontestables: que l’État a le meilleur contrôle de la richesse, que l’État est le mécanisme idéal pour décider comment les biens seront attribués et que l’État garde toujours vos intérêts à l’esprit.
L’idée du respect de l’individu et qu’il est le maître de ses affaires ne s’appliquerait pas. L’idée que la maximisation de la liberté était le but de l’État fut oublié. Vers qui sont censés se tourner les individus pour trouver leur désir d’un État minimal avec la protection de leurs droits?
Après la désintégration du Bloc, les gens vont vouloir trouver leur Québec libre, dans les projections de leurs désirs et de leurs rêves. Heureusement, les gens ne sont pas tous seuls. Des millions d’autres québécois espèrent retrouver un message auquel ils peuvent s’attacher. L’élan pour un nouveau Québec est inscrit dans les coeurs du peuple et certains groupes, comme le Réseau-Liberté du Québec et la Coalition pour l’avenir du Québec, ainsi que dans les millions qui ont voté pour mettre fin au Bloc au Québec.
Des cendres d’un géant tombé, Québec se lèvera pour produire une nouvelle prospérité d’un état fort, libre, et florissant.
Vive le Québec libre
Pourquoi la Désintégration du BQ est Avantageux pour un Québec Libre